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Fukushima : un essai de prélèvement de débris radioactifs tourne court

A peine commencé jeudi 22 août, l’essai de récupération d’un échantillon du combustible fondu du réacteur 2 de la centrale nucléaire de Fukushima a été interrompu et reporté sine die pour une bête histoire de tuyauterie mal fixée. « Il est préférable de poursuivre les travaux en toute sécurité plutôt que de se précipiter », a euphémisé Tomoaki Kobayakawa, président de la Compagnie d’électricité de Tokyo (Tepco), propriétaire de la centrale sinistrée lors du séisme et du tsunami du 11 mars 2011 dans le nord-est du Japon.
Prévu sur deux semaines, l’essai devait permettre de récupérer jusqu’à 3 grammes du corium accumulé au fond du bâtiment du réacteur 2. Le corium est un mélange de combustible nucléaire, d’éléments de structures du réacteur et du béton des enceintes de confinement, agglomérés au moment de la fusion provoquée par la perte des circuits de refroidissement endommagés par le séisme de magnitude 9 et le tsunami de plus de 10 mètres.
Trois des six réacteurs de la centrale, les 1, 2 et 3, ont fondu en 2011. Déposé sur le fond de leurs bâtiments, le corium est constamment refroidi, mais reste dangereusement radioactif et difficile d’accès. Il y en aurait au total 880 tonnes. L’extraire est essentiel pour mener à bien le démantèlement du site. D’où l’importance de l’essai interrompu.
Pour le réaliser, la compagnie d’électricité prévoyait de connecter entre eux cinq éléments de tuyauterie, numérotés de 1 à 5 et mesurant chacun 1,5 mètre de long. Or, les éléments ont été fixés dans le désordre : « [Numéro] 2, 3, 4, 1 et 5 », a admis Tepco, qui a décidé d’interrompre l’essai. « Nous cherchons à comprendre pourquoi il y a eu une erreur dans la mise en place de la canalisation », a expliqué l’entreprise, qui n’a pas indiqué de nouvelle date de reprise de l’essai. Le département de Fukushima, où se trouve la centrale, a fustigé « une erreur de débutant susceptible d’inquiéter la population », et a demandé à Tepco de prendre des mesures pour éviter que de tels incidents ne se reproduisent.
La canalisation devait permettre d’acheminer le dispositif de récupération de l’échantillon : un outil de préhension pouvant s’étendre jusqu’à 22 mètres et accéder, en une semaine, au corium par un point d’entrée dans l’enceinte de confinement. Un système de soupapes a aussi été installé pour limiter les dégagements de radiations du réacteur.
Le réacteur 2 a été choisi de préférence aux deux autres réacteurs fondus, car le bâtiment l’abritant n’a pas subi d’explosion d’hydrogène au moment de la catastrophe. Moins encombré de gravats, pourvu d’une structure toujours en place, l’accès y est plus facile. L’échantillon prélevé doit être analysé dans un centre de recherche du département d’Ibaraki (Nord-Est).
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